HANA & ALICE (花とアリス) de Iwai Shunji (2004)

HANA & ALICE

Titre original : 花とアリス
2004 – Japon
Genre : Drame / Romance
Durée : 2h15
Réalisation : Iwai Shunji
Musique : Iwai Shunji
Scénario :  Iwai Shunji

Avec Aoi Yû, Suzuki Anne, Kaku Tomohiro, Hirosue Ryoko, Abe Hiroshi et Aida Shôko

Synopsis : Hana et Alice sont des amies d’enfance inséparables, toujours ensembles, à l’école, aux cours de danse… Un jour, Hana tombe sous le charme d’un jeune homme, Masashi. Le jeune homme reste indifférent, mais finit, en se cognant, par tomber dans le coma pendant quelques courts instants. Hana, présente sur les lieux, va profiter de la situation pour lui faire croire qu’il est amnésique et qu’ils sont en couple.

Iwai Shunji n’est pas un manchot, il est même réputé et a derrière lui une carrière plutôt remplie, et pleine de films intéressants, comme April Story, Love Letter, ou encore All About Lily Chou-Chou. Iwai s’intéresse aux jeunes, à leurs romances, à leurs moments d’insouciance, à leurs joies et peines, avec un regard souvent juste et pas toujours simple à retranscrire. Quand on est jeune en effet, on tombe facilement amoureux, on croit au coup de foudre, mais on n’a finalement pas beaucoup d’expérience dans le domaine pour avoir quelque chose de sérieux et solide. Pour autant, Iwai y parvient souvent, et facilement. Dommage qu’il se fasse s’y rare de nos jours, son dernier film en date, Vampire, datant déjà de 2011. Hana & Alice date déjà de 2004, et reste toujours, comme tous les films du réalisateur à l’exception de Love Letter, inédit en France. Tourné avec une caméra HD (c’était assez rare à l’époque), Hana & Alice, c’était au départ une série de courts métrages, tournés pour le 30ème anniversaire au Japon de… Kit Kat. Oui, le chocolat. Iwai eu alors l’idée d’étendre son concept pour transformer tout ça en un film de… 2h15. Le film nous raconte l’histoire de deux amies inséparables, qui traînent toujours ensembles. Nous les rencontrons à la gare, elles prennent le train, parlent de la vie de tous les jours, du programme télé, du film de la veille (Hannibal…), elles regardent les jeunes dans le train, vont au cours de danse classique, pratiquent. Les meilleures amies du monde, et Iwai nous les montre sous un jour très brut, limite documentaire. En faisant ça, il arrive à capturer de magnifiques moments de vie, de magnifiques petits instants qu’il s’amuse à étirer, comme des instants moins joyeux, ces petits moments que nous avons tous connus, avec nos illusions, nos premiers amours, nos rêves, et Iwai le fait à la perfection.

Mais rapidement, le quotidien de ces deux jeunes femmes va être quelque peu perturbé par l’arrivée de Masashi dans la vie d’Hana. La jeune femme va avoir immédiatement le coup de foudre, qui ne sera pas partagé, et par un hasard de circonstance, la jeune fille va lui faire croire qu’il est amnésique et qu’ils sortent ensembles. A partir de ce point de départ peu sérieux et propice à des situations comiques, le réalisateur, également scénariste et compositeur de la musique, nous développe ses personnages. Deux jeunes femmes souriantes en apparence, mais dont les sourires et les nombreux silences cachent bien des choses, et un jeune homme peu sûr de lui, doutant des autres comme de lui-même. Hana se fait passer pour la petite amie, et pour l’épauler, Alice se faire passer pour l’ex. Sur ce jeu de mensonges, où chacun s’invente un rôle et une histoire, le réalisateur ajoute une note d’humour, bien entendu, mais puise surtout dans les souvenirs des personnages pour tisser des relations et des moments semblant vrais. Les deux jeunes femmes, s’éloignant doucement l’une de l’autre pour se former leur propre avenir et leurs propres occupations, comme le théâtre pour Hana ou la vidéo pour Alice, pour mieux se retrouver ensuite. Hana & Alice, c’est ça, le portrait de jeunes gens un peu perdus qui s’éloignent et se rapprochent, puisent dans la vie de tous les jours, de leurs proches et de leurs familles pour mieux se construire et partager des moments, quitte à mentir. Et la preuve que même quelque chose partant d’un mensonge peut mener à des émotions, des vraies, joyeuses ou tristes, parfois les deux à la fois. Un portrait juste, parfois amusant, puis triste avant de revenir sur de bonnes bases. Alors oui, Iwai a fait mieux par le passé, mais il nous livre encore une fois de bien beaux moments.

Les plus

Un beau portrait de la jeunesse

Des moments qui font rire

Des jeunes acteurs convaincants

Un style documentaire

Les moins

Pas totalement abouti, Iwai a fait mieux

En bref : Hana & Alice est un beau portrait de la jeunesse par Iwai Shunji, une fois de plus. Parfois émouvant, parfois drôle, le film comprend des moments magiques, même si Iwai a déjà fait mieux avant.

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