RIPPER (Ripper: Letter From Hell) de John Eyres (2001)

RIPPER

Titre original : Ripper: Letter From Hell
2001 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h52
Réalisation : John Eyres
Musique : Peter Allen
Scénario : Patt Bermel

Avec A.J. Crook, Bruce Payne, Ryan Northcott, Jürgen Prochnow et Daniella Evangelista

Synopsis : Unique survivante d’un massacre ayant eut lieu cinq ans auparavant et qui a vu la mort atroce de ses amis, Molly, semble reprendre le cours d’une vie normale. A un détail près… elle suit des cours de psychologie sur les serial killers donné par un ancien profiler. Mais, le passé sanglant de Molly refait surface et les étudiants vont bientôt pouvoir passer de la théorie à la pratique, avec une série de meurtres les frappant les uns après les autres. Les premiers indices laissent penser que le meurtrier est lié d’une façon ou d’une autre au père de tous les criminels: Jack l’éventreur.

Ripper arrive en pleine vague post-Scream, enchainant nanar, voir navet. Entre les 3 Scream, les 3 Souviens-toi l’été dernier, les 3 Urban legend, Mortelle saint valentin et autres films plus ou moins connus. Des films à la qualité plus que discutable, s’enchainant les uns après les autres, remportant toujours un succès auprès des jeunes amateurs de sensations fortes, de tueurs masqués et de personnages écervelés. Mais le carnage ne s’arrête pas. C’est là que Ripper arrive en 2001, en tentant de renouveler un peu le genre et de relever le niveau. Mais la tâche sera dure. On retrouve donc à la réalisation John Eyres, coupable un an plus tôt d’un triste souvenir : Octopus pour NU Image. La peur gagne le spectateur, et pourtant, on pourra constater qu’avec un sujet nécessitant beaucoup moins d’effets numériques bas de gamme, il s’en sort mieux. Mais cela fait-il de Ripper un bon film ? Pas tout à fait. Tentant de faire un slasher de marque classique, mais s’inspirant des célèbres meurtres de Jack l’éventreur en 1888, le film ne fonctionne pourtant qu’à moitié. Le film commence, nous sommes en forêt, il pleut. Molly court, retrouve tous ses amis morts, et échappe elle-même de peu à la mort. Cette impression de rythme, alliée à une solide réalisation, du au fait de prendre le film en cours d’action, est très efficace. Mais malheureusement, cela ne va pas durer. Passé ce prologue efficace, mais en tout point classique (qui pourrait ramener à l’époque des Vendredi 13), on se retrouve 5 ans plus tard dans une fac, où Molly se retrouve dans un cours portant sur les tueurs en série.

Nous faisons la connaissance des personnages principaux, stéréotypés au possible, par moment énervant. On trouvera celle qui aime le sexe, le beau gosse, le rejeté, la solitaire. Tous les personnages inhérents à ce style de cinéma. Rien de bien neuf à l’horizon, et le film mettra, qui plus est, pas mal de temps avant de vraiment décoller. Avant ça, il faudra bien se farcir une demi-heure de pseudo psychologie. Puis le premier meurtre arrive enfin, violent, long, le tueur aime prendre son temps et faire souffrir sa victime. Le réalisateur ne lésine pas sur le sang, et le spectateur est enfin heureux. L’intrigue commencera donc enfin à se mettre en place. Rapidement, notre équipe de jeunes, suivant des cours de profiler, quelle coïncidence, vont mener leur petite enquête, secondés par leur professeur, incarné par un Bruce Payne comme souvent à l’ouest (Warlock 3 pour ne citer que celui-là) et aidés par un policier, interprété par un Jürgen Prochnow bien loin de ses meilleurs films (L’antre de la folie, Dune). L’intrigue se veut longue, et prend rapidement le dessus sur les meurtres, même si la dernière partie du film nous réservera quelques réjouissantes surprises. Mais par-dessus tout, c’est finalement les remords de l’héroïne, Molly, revivant encore un massacre, qui sont mis en avant, et montrent rapidement des signes d’essoufflements. Le réalisateur ne semble pas vraiment intéressé, et se focalise plus sur la mise en scène des meurtres.

C’est d’ailleurs ce qui s’avère le plus intéressant dans le film : les meurtres, et leur mise en scène par rapport au vrai carnage de Jack l’éventreur plus de 100 ans plus tôt. Rapidement, de nombreux personnages pourraient être le véritable tueur. Chacun est suspect, ils ont tous quelque chose qui pourraient en faire soit la prochaine victime, soit le tueur. Mais les tensions qui s’en dégagent s’avèrent superflues, du à une interprétation moyenne, et surtout, un doublage français relativement mauvais. Alliés à une certaine lenteur, le film n’a que peu de choses qui jouent en sa faveur, jusqu’à la dernière partie, qui se décide enfin à bouger, et qui nous ramène en quelque sorte au prologue. Décors similaires, pluie, jeunes femmes qui court, tueur non loin de là. À ce titre, la dernière image du film, très intéressante, restera malheureusement sous développée, alors que c’est là qu’était le réel potentiel du film. Malgré son concept intéressant, Ripper ne reste qu’un slasher classique, regardable certes, mais auquel le spectateur, habitué, commence à se lasser plus que sérieusement. Le pire se produira peu de temps après avec un Ripper 2 de triste mémoire.

Les plus

Les meurtres
La fin

Les moins

Des personnages stéréotypés au possible
Interprétation moyenne
Mal rythmé
Pas toujours passionnant

En bref : Un concept sympathique et intéressant, laissé en arrière plan pour fournir un slasher banal de plus. Dommage.

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