SHIKOKU (死国) de Nagasaki Shunichi (1999)

SHIKOKU

Titre original : 死国
1999 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Nagasaki Shunichi
Musique : Kadokura Satoshi
Scénario : Manda Kunimi et Sento Takenori

Avec Natsukawa Yui, Tsutsui Michitaka, Kuriyama Chiaki, Negishi Toshie, Osugi Ren et Satô Makoto

Synopsis : Des années après être partie à Tokyo avec ses parents, Hinako revient sur l’île de Shikoku. Elle y apprend alors qu’une de ses amies d’alors, Sayori, est morte dans des conditions mystérieuses. Mais Hinako sent toujours sa présence, de même Fumiya, ami d’enfance et petit ami de Sayori. Et pour cause : la mère de Sayori, grande prêtresse, cherche à la ramener à la vie.

Les Japonais sont capables du meilleur, comme du pire, et savent parfois gâcher un concept ou surprendre. Shikoku, c’est un peu tout en même temps ! Le film surprend, possède de grands moments, des moments assez longuets, des passages gâchant tout, et d’autres relevant le niveau, faisant du métrage une œuvre qu’il est impossible de détester, mais également impossible de vraiment aimer. On peut d’ailleurs admirer dans le film les talents de Kuriyama Chiaki dans un de ses tous premiers rôles (avant Ju-On, Kill Bill volume 1 ou encore Battle Royale), ainsi que ceux de Osugi Ren, malheureusement trop peu présent dans le métrage. Quoi qu’il en soit, Shikoku commence de manière classique, en nous détaillant le passé de trois jeunes, grands amis, deux filles et un garçon, inséparables. Jusqu’au jour où Hinako quitte le village avec ses parents. L’histoire reprend alors une vingtaine d’année plus tard. Hinako décide de revenir dans son petit village natal, et donc, de retrouver ses amis, Sayori et Fumiya. Si elle retrouve Fumiya, qui a l’air content de la retrouver après tant de temps, elle apprend la mort de Sayori, lors de ses seize ans, au lycée. Mais très rapidement, elle va se rendre compte que quelque chose ne va pas dans le village, et elle va voir Sayori dans ses rêves. Voilà pour le point de départ, fort classique, il faut l’avouer.

En effet, les étranges petits villages nippons sont monnaie courante dans les films (Kakashi, Uzumaki, pour ne citer que ces deux là), et l’on commence à s’y habituer (même si cet aspect possède un charme indéniable). D’autant que les premières cartes que le spectateur aura en mains laissent prévoir un film de fantômes tout ce qu’il y a de plus classique, et dont l’on connaît maintenant toutes les ficelles. Shikoku va jouer dans un premier temps là-dessus, sur l’étrangeté des évènements du village, et la possibilité du film de fantôme, avec la classique fille aux cheveux longs. La fille aux cheveux longs, pas de surprises, il s’agît de Sayori, la défunte, jouée par Kuriyama Chiaki. Et pendant cette première partie, malgré une mise en scène efficace, des cadrages effectués caméra à l’épaule, on s’ennuie un peu. Ce que l’on voit est classique, et malgré toute la bonne volonté, on ne s’y intéresse pas. Il est alors assez difficile de vouloir continuer la vision du métrage, et c’est fort dommage, car c’est après plus d’une demi-heure que l’histoire commence vraiment à se dévoiler, tout comme les personnages, et que le film sort enfin des sentiers battus. Et non, nous ne sommes pas devant un film de fantôme meurtrier. Ça y ressemble, ça en a l’odeur, mais ce n’est pas ça.

Les étrangetés et les cartes données aux spectateurs devenant plus fréquentes et plus claires, on s’aperçoit alors que nous ne sommes pas devant le film attendu. Sayori est belle et bien morte, mais pas encore de retour. Le film fait alors appel à toute la culture Japonaise pour tenter de nous concocter une histoire plaisante, mais bien trop lente dans son déroulement malheureusement. La mère de Sayori, détruite par sa perte 16 ans plus tôt, décide de faire appel à une vieille légende, selon laquelle le comté de Shikoku est protégé par une série de temples dont on effectue le pèlerinage, une fois par an, dans un sens particulier. Effectué dans le sens inverse le nombre d’année correspondant à l’âge de la défunte, celle-ci reviendra à la vie, mais elle ne sera pas la seule, puisque c’est la porte menant à l’autre monde qui s’ouvrira pour laisser revenir tous les défunts. Cette histoire a de quoi plaire, à l’écrit du moins, puisque à l’écran, ce sera par moment laborieux, et par moment, ça relèvera du génie. L’œuvre aimant cultiver les extrêmes, on ne sait pas vraiment quoi en penser. Il en est malheureusement de même pour le final, reposant sur son excellente idée et une bonne interprétation ainsi que mise en scène, mais bien trop expéditive et peu spectaculaire vu ce que nous disait le concept. En raccourcissant quelque peu la première partie, le film aurait pu être bien plus efficace, et son final aurait pu avoir plus d’envergure. Reste de bonnes idées, et un film de bonne facture en général.

Les plus

D’excellentes idées
Finalement surprenant
Mise en scène intéressante

Les moins

Un peu lent à démarrer
D’autres idées moins glorieuses
 

En bref : Le film cultive les extrêmes : d’excellentes idées, bonne interprétation et mise en scène, mais un rythme parfois limite et un début lent à démarrer.

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