PUMPKINHEAD 3 : LES CONDAMNÉS (Pumpkinhead 3: Ashes to Ashes) de Jake West (2006)

PUMPKINHEAD 3: LES CONDAMNÉS

Titre original : Pumpkinhead 3: Ashes to Ashes
2006 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Jake West
Musique : Rob Lord
Scénario : Barbara Werner, John Werner et Jake West

Avec Doug Bradley, Douglas Roberts, Lisa McAllister et Lance Henriksen

Synopsis : Suite à la découverte des corps d’êtres qui leur étaient chers dans les marais, une famille crie vengeance. Elle va demander pour cela de l’aide à une vieille dame qui vit reculée de la civilisation. Celle-ci à l’aide d’un peu de sang prélevé sur chacun des membres de la famille va ressusciter un démon nommé « Pumpkinhead » afin que celui-ci retrouve et tue les coupables de ces meurtres. Seulement, tout ça a un prix et ils vont l’apprendre à leurs dépens.

Pumpkinhead n’est pas une saga culte du cinéma d’horreur, loin de là. En 1988, un premier opus sort, réalisé par Stan Winston et avec Lance Henriksen. Premier opus sympathique, contenant de très bonnes idées visuelles et un superbe monstre, mais qui était au final déséquilibré, la cause à une seconde partie trop classique en forme de slasher et des personnages secondaires pas développés. Pourtant en 1994, une suite vu le jour, tournée par Jeff Burr (Puppet Master 4 et 5, Leatherface), inédite en France, plus rythmée, mais trahissant l’histoire même du premier opus et qui s’avérait finalement être un piètre film. Mais voilà maintenant que Si-Fi produit, plus de 10 ans après, deux suites pour le marché de la vidéo, comme ils le feront avec les Lake Placid par la suite. C’est la première de ces suites qui nous intéresse ici, et malgré la peur que provoque ce genre de productions, à la vue du staff technique, on attendait quelque chose volant un peu plus haut, avec Doug Bradley (Pinhead dans Hellraiser et ses suites) dans le rôle principal, le retour de Lance Henriksen et Jake West à la mise en scène (bon ok, le très mauvais Razor Blade Smile, ça, ça fait peur par contre). Monsieur West ayant avoué être un fan du monstre, on pouvait s’attendre au meilleur, et Pumpkinhead 3 est loin d’être un désastre, le soucis, c’est qu’il est loin d’être un chef d’œuvre également, mais ça on s’y attendait. Le ton est donné dés le départ, on l’accepte, ou pas. Pour l’apprécier, il faudra accepter la bêtise de certaines situations et la simplicité d’autres situations. Dés le départ, un homme est capturé par un médecin fou qui va lui retirer un organe et le jeter dans la forêt. Le docteur fou, c’est Doug Bradley, qui de mieux pour le jouer après tout. Premier élément qu’il faudra accepter, ici, un homme peut se faire retirer un rein et se faire jeter dans la boue en pleine forêt, il survivra et pourra marcher jusqu’à la route pour trouver de l’aide. Il est franchement dommage que le scénario contienne ce genre de détails, puisque le reste est d’un plutôt bon niveau.

Une série de cadavres vont êtres retrouvés, et les habitants du village vont décider de se venger. C’est là que la légende de Pumpkinhead refait surface. Malgré les facilités et incohérences, l’ensemble se tient jusqu’à ce moment. On retrouve alors des personnages du premier opus, tout comme certains lieux. Un des personnages (un des gosses du premier opus, devenu un simplet) voit le fantôme de Ed Hurley (Lance Henriksen, ne faisant que de courtes apparitions tout le long du métrage), et de leurs côtés, quatre des habitants, venant de perdre des personnes proches, décident de faire revivre la légende en allant trouver la vieille sorcière dans sa cabane afin d’invoquer le démon. Petite nouveauté donc, le démon est invoqué par plusieurs personnes, ce qui le rendra plus fort (et donc le fera devenir numérique lors de certaines scènes, aie aie aie). Il est certain que pour comprendre certains éléments de l’histoire, il vaut mieux avoir vu le premier opus, ce Pumpkinhead 3 se voulant être une suite plus ou moins directe oubliant le second opus, vraiment à part, ce qui n’est au final pas plus mal. Quand le fameux démon sera invoqué, le rythme va s’emballer pour ne jamais vraiment retomber, mais malheureusement, la sauce ne va pas toujours prendre. Le démon va parfois s’en prendre gratuitement à des personnages n’ayant rien à voir avec la vengeance, comme un prêtre, et sera doué de grandes capacités de gymnaste. Le monstre, toujours joué par un homme en costume dans les plans rapproché, est toujours aussi bien fait. Cela fait plaisir de le revoir sur le devant de la scène autant de temps après. Son look a quelque peu changé mais l’important reste là. Malheureusement, lors des plans larges ou plus complexes, le fameux monstre est modélisé en images de synthèses et l’ensemble est hideux, voir honteux. On en parvient à se demander comme de tels effets ont pu être validés par les producteurs tellement ils font mal aux yeux et virent toute crédibilité à un monstre qui l’était justement. Alors oui, vous me direz que ça reste une production Syfy, mais quand on voit, dans l’ensemble, visuellement, le soin qui a tout de même été apporté, c’est bien dommage. L’ambiance tente de se rapprocher du premier opus avec ces personnages, le petit village, la cabane de la sorcière ou même l’endroit où est enterré le monstre.

Mais cela suffit-il à faire oublier les lacunes scénaristiques du film, ou même visuelles ? Absolument pas, car Pumpkinhead 3 arrive 15 ans environ après l’opus original, et ce qui fonctionnait à l’époque ne fonctionne plus forcément aujourd’hui, et pire, les nouveautés de notre époque (ah, l’ère du numérique) ne fonctionnent pas. Ce sont finalement les bonnes vieilles recettes qui fonctionnent, mais encore faut-il avoir le talent pour y parvenir. Jake West, sans être franchement mauvais, à quelques lacunes de mise en scène, et signe une réalisation certes soignée, mais beaucoup trop gentille dans ces plans sanglants, beaucoup trop classique en général, et surtout incorporant très mal les effets numériques. Les acteurs quand à eux font leur possible pour les principaux (Doug Bradley s’en sort bien dans son rôle, même si son personnage semble increvable face au monstre, il passe par des fenêtres, se prend des coups, mais se relève toujours la seconde d’après), alors que les autres acteurs sont tout juste passables, et leur personnage en devient transparents, alors qu’il y avait bien plus de potentiel. Pire, le métrage axera tout sur le personnage de Doug Bradley plutôt que sur ceux qui vont invoquer le démon. Même le final, d’une simplicité extrême et n’ajoutant rien de nouveau par rapport au premier opus, va décevoir. Malgré tous ces défauts, Pumpkinhead 3 n’est pas non plus désagréable à regarder, ni pénible, mais juste pas toujours bien maitrisé. Mais venant de Syfy, on pouvait s’attendre à tellement pire que le film est bel et bien dans le haut du panier.

Les plus

Retrouver Pumpkinhead
Fidèle à l’original
De bons effets lorsqu’ils sont fait sur le tournage
Doug Bradley et Lance Henriksen

Les moins

Un scénario qui accumule quelques âneries
Le numérique, comme souvent chez Syfy

En bref : Sympathique, mais pas fantastique ni inoubliable. Rien de bien neuf dans la saga, des incohérences et des effets numériques bas de gamme, mais ça se regarde, ça reste tout de même relativement bien emballé et respectueux du film original.

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