NIGHTMARE CONCERT (Un Gatto Nel Cervello) de Lucio Fulci (1990)

NIGHTMARE CONCERT

Titre original : Un Gatto Nel Cervello
1990 – Italie
Genre : Slasher
Durée : 1h29
Réalisation : Lucio Fulci
Musique : Fabio Frizzi
Scénario : Lucio Fulci et Giovanni Simonelli

Avec Lucio Fulci, Jeoffrey Kennedy, David L. Thompson et Malisa Longo

Synopsis : Dans les studios de Cinecitta, Lucio Fulci tourne un nouveau film dérangeant dont il a le secret. Mais quelque chose ne va pas : des hallucinations violentes l’assaillent sans arrêt. Finalement, il décide d’aller consulter un psychiatre…

1990. Fulci va mal. Après quelques téléfilms et films plutôt minables, et après avoir vu son nom écrit sur pas mal de pochettes de films de genre de l’époque pour faire vendre (Le Hell’s gate de Umberto Lenzi par exemple), Lucio décide de nous fournir un film gore différent, un peu (beaucoup) faignant sur les bords tout de même, mais au fond intéressant bien que pas souvent très bien exploité. Et heureusement, c’est pourtant un bon Fulci que nous avons ici, avec son lot de qualités, et de défauts. D’un côté, oui, c’est bel et bien l’homme qui nous a fournit Frayeurs et L’au-delà, et ça fait toujours mal, et d’un autre, c’est aussi l’homme qui nous a donné 3 ans plus tôt le très mauvais Aenigma. Avec un budget très très limité, Fulci décide de nous fournir un nouveau film, dont le titre original signifie : Un chat dans le cerveau. Dans ce film, réalisé et coécrit par Fulci, il nous propose de suivre les aventures de… Fulci, réalisateur de films de genre. Fulci se met donc lui-même en scène, tournant ses propres films. Mais le personnage est prit par des hallucinations très violentes, et commence à ne plus distinguer le réel de l’imaginaire. Point de départ plutôt astucieux et intéressant, bien que déjà exploité auparavant. Fulci, en quelque sorte, fait une autobiographie de son art, arrivé en fin de carrière, en se mettant lui-même en scène. Une belle mise en abîme en quelque sorte. Et à côté de cela, le film propose un thème plutôt astucieux, et souvent utilisé par les médias, encore aujourd’hui. Les gens faisant des films de genre sont-ils des tarés ? Ne mettent-ils pas en scène leurs propres pulsions ? Faut-il les interner ?

Le fond du film est donc très intéressant, mais son traitement ne s’avérera pas toujours à la hauteur des ambitions du film, pour plusieurs raisons. Dans l’ensemble du film, les scènes gore, très nombreuses, proviennent principalement de films déjà tournés, par Fulci lui-même, ou encore piochées dans les autres films des producteurs. Rien de bien neuf donc, et ce procédé fournira de nombreux faux raccords, défauts d’éclairages, et autres choses dans le genre. Si certaines scènes parviennent à s’en sortir tout de même, d’autres scènes feront hurler le spectateur. Mais dans l’ensemble, cela passe, et il faudra tout de même avouer que le brave Fulci arrivé en fin de carrière s’en sort plutôt bien, même si son film ressemble à un best of, ou un fourre tout. Au début du film, nous suivons le personnage, et c’est malheureusement quelques petites touches d’humour qui viendront obscurcir le tableau, comme dans le restaurant, où Fulci se verra proposer de la viande bien rouge, qui rappellera au personnage du réalisateur la scène gore qu’il vient de tourner, ou encore une scène où Fulci hallucine une orgie devant sa productrice, et deviendra violent avec elle. Intéressant, mais la productrice, allemande, finira par remercier Fulci !! La logique semble donc s’absenter par moment. Mélange de scènes de tournage et d’hallucinations dans sa première partie, le film nous présente un Fulci au bord du gouffre, fatigué. Il ira voir un psychologue, habitant à côté de chez lui, qui lui proposera de l’hypnotiser. Mais le bougre cache sa véritable identité. Fatigué de ses problèmes de couple et autres, il va hypnotiser Fulci et le manipuler. Il verra des meurtres atroces, croira qu’il en est le responsable, et devra finir par se faire arrêter par la police. Mais le véritable coupable sera le psy. Façon habile, quoique facile, de se débarrasser de ce que certaines personnes pensent : « ceux qui font ce genre de films sont des malades. » Cela passe plutôt facilement, et aux hallucinations de monsieur Fulci viendront s’ajouter des meurtres, bel et bien réels.

Le rythme du film va alors s’accélérer encore plus, et nous fournir un étalage de gore pur et simple, assez hallucinant, malgré ses quelques faux raccords cités plus hauts, dont le point culminant sera la poursuite en voiture, où le décor n’est jamais le même, suivant le plan de la victime ou celui du conducteur. Fulci commettra alors une erreur, en privilégiant le rythme au reste. Le film se transforme en étalage de viande, déjà vu dans d’autres métrages, et l’histoire s’évapore, pour tourner en rond et ne plus évoluer.  C’est bien dommage, d’autant plus que le dénouement du film sera bien trop rapide, torché, alors que le concept s’avère plutôt bon. Mais malgré tout ça, autant le dire, si Nightmare Concert est loin d’être le meilleur Fulci, il est également très loin d’être son plus mauvais. Un film tout juste correct, rythmé, où on ne s’ennuie jamais, mené par la musique de Fabio Frizzi. Une composition certes en deçà d’autres de ses compositions, mais qui convient plutôt au métrage. Correct, mais sans plus. Une surprise plutôt bonne en quelque sorte, feignant, mais généreuse, vu qu’on n’en attendait strictement rien.

Les plus

Un fond intéressant
Rythmé et gore

Les moins

Rien de neuf pour qui connait Fulci
Un film feignant

En bref : Fulci en fin de carrière, se lance dans une autobiographie gore, parfois dans le mauvais ton et sous exploité, mais bien rythmé, intéressante au départ. Le gore ravira les fans, malgré quelques faux raccords gênants.

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